Beverly Internat
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 « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! »

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InvitéInvité« - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! » VideAnonymous
MessageSujet: « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! »   « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! » Icon_minitimeLun 8 Aoû - 1:46

« - Ca va ? Tu t'éclates ?
- A foooond ! »

Couché sur son lit, nu comme un ver, Tyler regardait le plafond en rigolant niaisement entre deux bouffées de cigarette. La fille qu'il avait ramené chez lui le jour avant avait eu pitié de lui et de son état lamentable alors elle était restée à ses cotés le temps qu'il décuve. Malheureusement pour elle, il avait profité de la très courte absence de la jeune femme - ayant fait un tour par les toilettes, histoire de s'alléger l'estomac - pour foncer sur le frigo et s'enfiler une demi bouteille de Vodka. Il avait fini par s'effondrer sur le sol et lorsque la charmante créature qu'il s'était tapé sortit enfin de la salle de bain, il trouva ça vraiment très drôle qu'elle se retrouve avec quatre jambes, quatre bras et deux têtes. Ah ! La magie de l'alcool.

Elle l'avait aidé à se relevé et par chance, il s'était laissé tomber sur le lit sans lui vomir dessus. Il se contentait d'admirer le plafond - comme s'il était devenu soudain méga intéressant - en souriant ce qui commençait à exaspérer la jeune femme. Elle s'installa sur le bord du lit, n'osant pas sincèrement y poser les deux fesses. Elle se racla la gorge:

« - On avait dit que je partais quand tu aurais dé-saoulé mais si tu te bourres la gueule à chaque fois...
- Va-t-en si ça t'emmerde.
- Je préfère pas te laisser seul dans cet état.
- J'ai besoin de personne et encore moins de toi.
- Les hommes et leur fierté à la con... »

Elle se releva précipitamment et enfila le manteau qui était posé sur une chaise, juste à coté du lit. Elle se dirigea vers la porte, d'un pas décidé et posa sa main sur la poignée avant de se retourner.

« - Étouffe-toi dans ton vomi, tu rendras un service à toutes ces pauvres filles qui pourraient croire que t'es un prince charmant. »

La jeune femme claqua la porte avec violence ce qui enclencha une belle douleur dans la tête de Tyler. Il fit une grimace et ne prit même pas la peine de l'insulter, elle avait peut être raison après tout. Il se recroquevilla sur lui-même et ferma les yeux. C'était ce qui lui restait de mieux à faire face à la vérité.

Tyler se réveilla en sursaut et en sueur au milieu des draps. Sa tête ne lui causait plus aucun maux, et son plafond ne provoquait plus d'euphorie chez lui. Il faisait sombre dans la pièce et atrocement chaud. Il se releva et il constata qu'il était toujours nu. Comment retrouver ses vêtements dans l'obscurité ? En cliquant sur l'interrupteur, c'était un bon plan. Fallait-il encore le trouver. Ty avança dans la pièce à tâtons et il se prit les pieds dans une chaise.

« - Putain ! »

Clic ! Ah, il avait finit par trouver ce qu'il cherchait. Il enfila les vêtements qui se trouvaient par terre: à savoir un boxer, un jean et une chemise en tissu. Il prit ses clefs sur son bureau et il se précipita hors de son appartement. Il avait besoin d'air et d'un verre. Ça ne le rendrait pas moins con mais ça le détendrait. Il se rendit donc au Bronze, bar qu'il appréciait particulièrement pour la bonne musique qu'on y passait. Il poussa la porte et se dirigea machinalement vers le comptoir. Le barman le reconnu tout de suite et lui servit sa boisson habituelle sans poser de questions. Le verre en main, Tyler se retourna pour chercher une table et s'y installer pour le reste de la soirée lorsqu'il aperçut Sixtine, assise sur une chaise, semblant chercher quelqu'un du regard. Il s'approcha et lui sourit chaleureusement, comme toujours, avant de lui demander d'une voix bien trop sensuelle pour paraître crédible:

« - Bonsoir belle inconnue. Si vous cherchez le prince charmant, il est juste en face de vous. »


Dernière édition par Tyler K. Hopkins le Mer 24 Aoû - 16:05, édité 1 fois
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InvitéInvité« - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! » VideAnonymous
MessageSujet: Re: « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! »   « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! » Icon_minitimeMer 10 Aoû - 18:17

Tout le monde a déjà dû ressentir une fois dans sa vie cette envie de tout quitter, tout foutre en l’air et changer. Changer d’air, de ville, de vie. On rêve tous de pouvoir faire ça quand ça nous chante, pouvoir tout laisser derrière soi et partir sans regarder en arrière. Pour ceux qui ont tendance à se laisser porter par les flots, ce n’est qu’un vague rêve, qu’une lubie qu’on ne réalisera jamais. C’est trop loin, ils ont beau tendre le bras, ils n’arrivent jamais à l’atteindre. En quelque sorte, s’en est presque risible de les voir se débattre avec leur petite vie monotone et déprimante. On se sent tellement plus fort et plus puissant qu’eux. Et puis il y a ceux qui ont la force et le courage de courir vers ce rêve et de le réaliser peu importe les sacrifices. Ils savent qu’ils y arriveront parce qu’ils y croient quoi qu’il se passe. S’il y a une contrariété, ce n’est qu’un obstacle de plus à franchir et ils donneront tout pour sauter cet obstacle. Après tout, on ne réussit sa vie qu’avec de la volonté et de la détermination. N’est-ce pas ce que tout parent tente d’inculquer à son enfant ? Si ce n’est pas le cas, ça devrait l’être. On ne vit pas sans objectif, si ? Une vie sans but n’est pas une vie. Le plus dur, ce n’est pas de vivre, mais bien d’exister. Vivre sans exister, c’est comme boire sans eau dans le verre, impossible.
    « Je vous en supplie ! Je ne vous demande pas d’aimer, mais écoutez au moins la cassette ! Et rappelez-moi, peu importe votre décision… » »
    « Et qu’est-ce qui vous fait croire que je vais vous rappeler, mademoiselle… huh… Inoue ? Vous êtes japonaise ? »
    « Oui. Et vous me rappellerez parce que vous n’y résisterez pas. »
Sans lui laisser le temps de répondre, elle s’incline profondément et quitte la pièce. En sortant, une grimace d’agacement. Qu’est-ce qui lui a pris de lui répondre ce genre de choses ? C’est d’ordinaire quelque chose qu’elle ne se permet de dire qu’à ses clients. Jamais à quelqu’un d’autre. Mais ce type, ce manager, la prenait tellement de haut qu’elle avait dû se mordre la langue à plusieurs reprises pour ne pas lui envoyer une de ses fameuses répliques cinglantes au visage. Au moins, ça lui aurait fait les pieds même si ça aurait bousillé toutes ses chances de se faire embaucher. Commencer à exister, c’est ce que Sixtine tente de faire par tous les moyens. En réalité, le seul qui soit possible, c’est la chanson. Il n’y a que ça qu’elle sache bien faire, chanter, ça et faire tourner la tête des hommes, mais c’est une autre histoire qu’elle aimerait laisser derrière elle. Entre mentir à l’administration du programme de réinsertion en leur disant qu’elle est hostess, ce terme typiquement japonais pour désigner une personne travaillant dans un bar pour divertir les clients sans se servir de son corps, et exercer son métier entre guillemets sans se faire une énième fois casser le nez, ce rythme de vie commence à la rendre folle. La preuve, la veille, elle était tellement énervée à vérifier ses dépenses du mois, faire la liste de tout ce qu’elle avait à acheter pour remplir – et c’est un bien grand mot – le frigo et vérifier si elle avait des clients le soir même, qu’elle a collé son poing dans le nez d’une collègue qui est venu lui demander un peu amèrement si elle n’en avait pas marre de leur « piquer » tous leurs clients. Elle n’a pas voulu sortir et lui foutre la paix, alors elle a reçu un aller-retour à l’hôpital en cadeau. Ses geignements l’insupportaient tellement qu’elle l’a trainée dans le bureau du patron pour le supplier de l’emmener à l’hôpital. Bien entendu, Six ne s’est pas donné la peine de l’accompagner. Après un juron adressé à Adam qui la réprimandait du bout des lèvres, elle a tout laissé tomber pour enregistrer cette cassette. Et si ce manager de la maison de disque la plus réputée du pays ne reconnaissait pas son talent, qu’il aille se faire voir. Mais ça, elle n’en pense pas un mot.

Une fois dans la rue, elle serre ses bras contre elle pour dissimuler ses formes. D’ordinaire, elle n’en aurait pas fait cas, mais ce soir, le premier qui lui fait une remarque, elle serait capable de l’envoyer tenir compagnie à sa collègue à l’hôpital. Ainsi, serrant ses bras trop fin contre sa robe en voile bleu, elle se hâte vers le bar dans lequel elle doit attendre un énième client. Lequel, elle ne sait plus. Du moment qu’il la paye. Sauf s’il la paye pour crier son nom. Là, on risque d’avoir un petit souci. Au pire il y a toujours l’excuse d’avoir oublié. Et puis elle se débrouillera, comme elle le fait toujours. Le Bronze, c’est là qu’elle a rendez-vous. Un bar qu’elle connaît bien pour y passer souvent avec ses amies. Il lui faut un peu de temps pour y arriver, mais elle finit quand même par l’atteindre. Elle a tellement marché dans la journée que ses pieds lui font mal, surtout dans des sandales en cuir avec douze centimètres de talons. Ce n’est pas humain de faire porter ce genre d’instrument de torture à une femme. Pourtant, elle devrait avoir l’habitude. Cela fait presque quatre mois qu’elle fait ce métier. Qu’elle porte ces talons. La délivrance quand elle pose enfin son royal derrière sur une chaise au bar. Le barman lui sourit gentiment et fait glisser vers elle une petite coupelle de cacahuètes. Sixtine n’y touchera pas. A moins de vouloir finir à s’étouffer par terre, on ne mange pas de cacahuètes quand on est allergique aux arachides.
    « Comme d’habitude, Six ? »
    « Ah… Non… Mets-moi, je sais pas… un sirop de menthe. »
    « Alors un sirop de men… Pardon ? Sixtine, t’es malade ? Pas d’alcool ce soir ? »
    « Ne me fais pas passer pour une alcoolique, Et puis sers-moi s’il te plait, j’suis fracassée. Pas envie de parler. »
Peu réceptif aux plaintes de la blondie, le barman lui tend sa commande un instant plus tard. A la première gorgée, elle affiche une grimace de dégoût et lui tend de nouveau son verre. Il sait parfaitement ce qu’elle veut et ajoute à la préparation une cuillère de Vodka. C’est beaucoup mieux comme ça. L’alcool fort dont il a un peu abusé lui brûle la gorge et détend tous ses muscles. Directement, même son humeur s’améliore. Elle fait tourner sa chaise pour inspecter la salle. Si elle ne le voit pas, son client la trouvera forcément. Et dans quatre heures maximum, deux cents dollars viendront prendre place dans l’enveloppe qu’elle garde toujours sur elle. Adossée au comptoir, elle fait tourner la boisson alcoolisée dans son verre en détaillant les visages connus ou inconnus de la pièce.
    « Bonsoir belle inconnue. Si vous cherchez le prince charmant, il est juste en face de vous. »
Cette voix est surprenante. Pourtant douce et sensuelle. Trop pour être vraie d’ailleurs. Cette voix lui renvoie des frissons de plaisir le long du dos. Lentement, elle tourne la tête vers l’endroit d’où provient cette voix et voir Tyler à cette place ne la surprend même pas. L’avoir dans la tête toute la journée n’aide pas non plus. Si les lumières du bar n’étaient pas aussi rouge, peut-être qu’il aurait pu voir son visage prendre à peu près la même teinte. Cette sensation d’embrasement est tellement désagréable qu’elle aimerait pouvoir trouver quelque chose pour ne plus jamais rougir. Peut-être qu’un jour, des scientifiques féministes inventeront un médicament. En attendant, débrouille-toi toute seule ma grande.
    « Ah Ty… Désolée mais ce soir, je ne me sens vraiment pas l’étoffe d’une princesse… »
Sixtine est interrompue dans sa phrase par un mouvement derrière Tyler. Voilà, ça lui revient. Ce type qui vient d’entrer, c’est lui son client. Un rapide coup d’œil à Tyler, puis à cet homme qui soudain la dégoûte au plus haut point.
    « Sauf si… si mon prince charmant avait un fidèle destrier sur lequel m’enlever. Là, maintenant, tout de suite. »
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InvitéInvité« - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! » VideAnonymous
MessageSujet: Re: « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! »   « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! » Icon_minitimeMer 24 Aoû - 16:05

Tyler s'approcha de Sixtine pour la saluer, un sourire chaleureux déjà accroché aux lèvres. D'un ton faussement hautain, il se présenta à elle comme un prince charmant et habituellement, la jeune femme serait rentrée dans son jeu mais ce soir, elle ne semblait pas être dans son assiette. Ty la dévisagea brièvement de la tête aux pieds et devina assez vite que l'expression qui avait pris place sur le doux visage de Six n'était pas la joie. Par contre, il ne savait pas quel autre mot utiliser pour définir le sentiment qui se dessinait sur ses traits. La phrase qui sortit d'ailleurs de la bouche de Sixtine confirma cette impression:

« Ah Ty… Désolée mais ce soir, je ne me sens vraiment pas l’étoffe d’une princesse… »

Tyler la dévisagea. Il aurait bien voulu lui dire qu'elle n'était pas moins séduisante que d'habitude - était-ce seulement possible ? - mais, étrangement, il s'abstint. Sixtine jeta un coup d'oeil par dessus l'épaule du jeune homme et Ty comprit qu'elle semblait avoir reconnu quelqu'un derrière lui. Il tourna discrètement la tête et aperçut un homme entrer dans le bar. Cet inconnu devait avoir la quarantaine bien tapée vu les cheveux gris qui naissaient de part et d'autre sur son crâne capillairement dénudé. Il portait un costume très classe mais sa chemise en soie avait cependant du mal à cacher sa bedaine. S'il avait le torse velu, c'était la cerise sur le gâteau. Les paris sont ouverts ! Tyler se retourna vers Sixtine qui répondit aussitôt:

« Sauf si… si mon prince charmant avait un fidèle destrier sur lequel m’enlever. Là, maintenant, tout de suite. »

« Mais bien sûr. Allons discrètement jusqu'aux toilettes et enfourchons ma licorne ! Sincèrement... c'est ça ton client ? Miam... »

La grimace qui prit forme sur le visage de Tyler trahit le peu de crédibilité qu'il restait à la phrase qu'il venait de sortir. Il se planta devant Sixtine pour éviter que le client ne la remarque tout de suite. Le jeune homme se creusa alors les méninges - c'était tellement rare que ça devenait beau à voir - pour trouver LA parade qui convaincrait Six de laisser tomber son client et l'argent qui allait avec. Ty se retourna encore une fois pour observer l'homme bedonnant et en conclut que ce serait pas si compliqué.

« Bon... j'ai pas caché de licorne dans les chiottes du bar mais je peux toujours te kidnapper et te séquestrer ! Tu n'y pourrais strictement rien et... »

Tyler posa le verre à peine entamé qu'il tenait en mains sur le comptoir. Il sortit son portefeuille de son pantalon et tendit un billet au barman en désignant sa boisson et celle de Six pour lui faire comprendre qu'il payait les deux. Ty se rapprocha alors un peu plus de la jeune femme, comme pour lui murmurer un secret et lui dit:

« Et je payerais ce que ton client devait te donner, ça marche ? »
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InvitéInvité« - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! » VideAnonymous
MessageSujet: Re: « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! »   « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! » Icon_minitimeVen 26 Aoû - 15:32

Ce n’était pas son intention, de réagir de manière si malpolie et détachée envers Tyler. Surtout envers lui qui fait toujours de son mieux pour lui faire plaisir, pour la faire sourire. C’est à croire que lui n’est jamais fatigué, qu’il n’en a jamais assez de tout ça, qu’il est absolument et pleinement heureux avec la vie qu’il mène et qu’il n’attend rien que plus. Pourtant est-ce vraiment possible ? Peut-on, à vingt-neuf ans à peine, être heureux pour la vie et ne rien chercher de plus ? Il est toujours tout sourire, n’a jamais un mot ni un geste déplacé. Il en a de la chance. Parfois, Sixtine se surprend à l’envier, à envier sa vie qui a constamment l’air rose. Il n’en parle pas vraiment, quand on y réfléchit bien et qu’on se repasse uns à uns leurs rendez-vous. Ils parlaient de tout, même se moquaient des politiciens parfois, mais jamais de leur vie passée et présente. Une sorte d’accord tacite entre eux. La plupart du temps, c’était apaisant de ne pas avoir à parler de soi. On retrouve un semblant de vie, on se dit qu’on est seul au monde et que plus rien n’existe à ce moment-là. Mais d’autres fois, on se rend compte que la personne avec qui l’on a passé tant de soirées et tant de nuits, on ne la connaît pas aussi bien que l’on pense. Et c’est sans doute le plus douloureux. Surtout si l’on est tombée amoureuse de cette personne, suivez mon regard.

Le client arrive à ce moment propice. Quarante-trois ans exactement – ce qu’il peut être bavard celui-là -, chef d’une entreprise d’immobilier, une femme qu’il aime à la folie, trois enfants et un chien Golden Retriever de trois ans. Et pourquoi vient-il voir ailleurs ? Pour le plaisir de retrouver sa femme en rentrant. Soit c’est un littéraire refoulé avec son esprit tordu, soit il lui manque juste quelques cases. Optons pour la seconde possibilité. Une calvitie naissante sur le haut du crâne, des cheveux grisonnants couleur poivre et sel, des yeux noirs hagards pour la plupart du temps, une peau étrangement luisante et un ventre allègrement rebondi. Limite un bébé pourrait faire du trampoline dessus. C’est peu délicat, mais c’est ce qu’il en est. Appelons un chat un chat, comme on dit. Toujours très classe, distingué, il ne porte que des costumes hors de prix de grandes marques pour la plupart italiennes. Pas déplaisant, très doux et gentleman. Mais d’un ennuyeux au possible si l’on vit avec lui à l’année. Sa pauvre femme. C’est sûrement elle la plus à plaindre, avoir un mari si monotone qui va se taper la première fille qui lui passe sous la main – en l’occurrence la première avait besoin d’argent et il en avait – et qui en plus ose dire que c’est pour le bien de son couple. Ce genre d’homme, pour Sixtine, est juste bon pour l’internement ou la prison à vie. Seulement, n’ayant pas son mot à dire, elle se contente de ce qu’on lui donne et ne va pas s’en plaindre du moment que ça lui rapporte. Tyler se retourne vers l’homme en même temps qu’elle.
    « Mais bien sûr. Allons discrètement jusqu'aux toilettes et enfourchons ma licorne ! Sincèrement... c'est ça ton client ? Miam... »
    « Je ne te le fait pas dire… Il donne envie rien que de le voir, t’imagine même pas… Si j’étais un mec, j’aurais les reins en feu. »
Affichant un gigantesque sourire de fierté, Sixtine l’attrape par les hanches quand il vient se placer devant elle, la dissimulant ainsi au regard scrutateur de son client. Il aurait dû être là depuis plus d’une demi-heure déjà, alors lui faire faux bond reviendrait tout simplement à lui rendre la monnaie de sa pièce. Ce serait de bonne guerre, il ne lui en voudrait certainement pas. Bon, ne nous faisons pas de faux espoirs, évidemment qu’il lui en voudra, mais l’heure c’est l’heure et trente minutes après ce n’est plus l’heure – vous suivez ? – donc tout ça pour dire que partir maintenant avec Tyler ne poserait aucun problème à sa conscience. Au contraire, ça la soulagerait. Un certain silence s’installe entre eux tandis que Tyler semble réfléchir à quelque chose. Une solution peut-être ?
    « Bon... j'ai pas caché de licorne dans les chiottes du bar mais je peux toujours te kidnapper et te séquestrer ! Tu n'y pourrais strictement rien et... »
Il laisse sa phrase en suspend pour poser son verre à moitié plein – c’est toujours mieux que de le voir à moitié vide – sur le comptoir. Sixtine le regarde sortit son portefeuille et indiquer leurs deux boissons. Elle rougit. Première fois qu’un client lui paye quoi que ce soit. Elle se met à réfléchir à toute vitesse pendant que le serveur lui indique le prix et encaisse. Qu’est-ce que ça lui coûte de partir avec Tyler ? Peut-être des réprimandes du patron… peut-être un client mécontent… mais surtout, une liberté pour au moins une nuit. Et puis avec lui. Elle n’aurait pas pu rêver mieux. Son cœur s’emballe. Une soirée et une nuit en tête à tête avec lui. Certes, cela arrive souvent, mais pas assez à son avis. Alors quand il se rapproche, elle fait de même et se penche un peu vers lui au point que leurs nez s’effleurent presque. Avant qu’il ait commencé à parler, elle murmure :
    « Ça marche. Emmène-moi. »
    « Et je payerais ce que ton client devait te donner, ça marche ? »
Ce n’est pas du tout ce qu’elle veut. Avec lui peu lui importe l’argent du moment qu’il est là. Néanmoins, pas le temps de tergiverser ni de marchander, elle hoche vivement la tête et prend sa main, attendant docilement pour une fois qu’il la guide là où il veut aller.
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InvitéInvité« - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! » VideAnonymous
MessageSujet: Re: « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! »   « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! » Icon_minitimeDim 28 Aoû - 21:35

En jetant un coup d'oeil au client de Sixtine, Tyler fut sincèrement dégoûté. Bien entendu, pour sa part, il n'aurait jamais à le fréquenter ni même à l'approcher. La jeune femme qui se tenait devant lui, assise sur son tabouret, lui agrippant les hanches, n'avait pas cette chance ni le choix. Combien de fois ce porc s'était-il envoyé en l'air avec elle en pensant à sa blondasse de secrétaire au sourire parfaitement glossé ? Avait-il seulement déjà fait l'amour correctement à une femme, au moins une fois, dans sa vie ? Sans doute que non. Quand on est plein aux as, on est habitué à recevoir, pas à offrir sauf lorsqu'il faut obtenir quelque chose. Mais quand on ne cherche qu'à satisfaire son propre plaisir, le mot « offrir » devient tout de suite hors sujet. Alors que Ty donnait son avis à Six au sujet de son client par un « Miam... » peu crédible, celle-ci lui répondit:

« Je ne te le fait pas dire… Il donne envie rien que de le voir, t’imagine même pas… Si j’étais un mec, j’aurais les reins en feu. »

Tyler grimaça pour lui montrer qu'il partageait son avis. Il paya leurs consommations au barman pendant qu'il tentait de convaincre Sixtine qu'ils devaient partir avant que son client ne la remarque. Assez vite convaincue, après quelques secondes de réflexion, elle répondit:

« Ça marche. Emmène-moi. »

Tyler lui sourit un peu niaisement, comme un ado amoureux le ferait si sa copine venait de lui dire « je t'aime ». Il déposa un baiser sur son front avant de lui tendre la main pour l'aider à descendre du tabouret. Soudain, Ty eut une idée. Il conduisit Sixtine jusque dans un coin plus sombre du bar. Il s'approcha alors de son oreille et lui murmura:

« Attends moi ici juste deux petites minutes. Je reviens tout de suite. Sois sage et ne fais succomber personne pendant mon absence. »

Tyler retourna près du comptoir, grimpa sur un tabouret et sortit son sourire le plus angélique au barman qui comprit immédiatement ce que ça signifiait. Il s'approcha de Ty en levant les yeux au ciel:

« - Qu'est ce que tu veux, Hopkins ?
- Oh, juste un petit service.
- Accouche.
- Tu vois le gars bedonnant, là-bas, en costume sur mesures ?
- Ouaip.
- Il a des vues sur mon amie. Elle a accepté un rendez-vous parce qu'il lui fait pitié mais bon, c'est un boulet et j'aimerais que tu lui dises que la jeune femme qu'il attend est dans un autre bar.
- Ton amie ? C'est sûrement un de tes plans cul foireux, tu me prends pour un con ?
- Non mais j'osais espéré qu'un peu d'argent te rendrait moins intelligent et plus crédule.
- Tu fais chier... Bon, ça marche. Je vais aller le trouver ce type. Autre chose ?
- Oui. Elle est toujours disponible la salle, en haut ?
- Oui mais on ne l'ouvre qu'un week-end sur deux... pourquoi..?
- Et là, elle est ouverte ?
- Non, pourquoi, Hopkins, bordel ?
- J'aimerais te la louer pour une soirée.
- Pour toi et ton amie ?
- Non, pour le pape et Mary Poppins.
- ...
- Alors ?
- Vu que t'es le seul qui me file des pourboires... Tant que tout est ordre pour demain, 6h du mat', vas y, éclates-toi. Mais évite de la culbuter sur le bureau, il menace de s'écrouler.
- Parle pas d'elle comme ça, sale pervers, ou je te scalpe à coup de capsules de bière ! »


Le barman lança les clefs de la salle à Ty qui les rattrapa au vol. Fier de sa prodigieuse idée, Tyler rejoignit Sixtine, restée seule dans son coin. Il s'en voulait déjà de l'avoir abandonnée, même quelques instants. Il passa tout de suite son bras autour des épaules de la jeune femme et alla déposer un baiser sur sa joue, à quelques centimètres de ses lèvres. Il lui sourit et lui annonça:

« Devine quoi ? Le barman va s'arranger pour que le client s'en aille comme ça, on le croisera plus. Et le bonus, c'est que j'ai pu m'arranger pour que la salle à l'étage nous soit réservée, rien que pour toi et moi. »

Tyler la prit par la main en lui sortant son sourire le plus radieux. Il ne savait pas vraiment si c'était ce qu'elle voulait mais si ce n'était pas le cas, il la chouchouterait comme une princesse toute la soirée pour se faire pardonner. Il l'amena dans les escaliers, très étroits et enfonça sa clef dans la serrure de la porte. Il fit une légère révérence pour l'inviter à entrer, prenant un accent très British:

« Les dames d'abord. »
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InvitéInvité« - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! » VideAnonymous
MessageSujet: Re: « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! »   « - Bonjour, je suis le petit ami de Marie Jane Antoinette. - Enchanté, moi je suis son mari ! » Icon_minitimeJeu 1 Sep - 0:23

Si seulement Tyler était le client qu’elle attendait. Là, Sixtine n’aurait pas cherché à fuir, au contraire. A peine l’aurait-elle vu qu’elle se serait jetée dans ses bras. Avec Tyler, tout aurait été différent. Si tous ses clients étaient remplacés par cet unique jeune homme, le métier aurait été beaucoup moins difficile et répugnant. Elle ne compte plus les soirs passés à tenter de se motiver à quitter le milieu, à tenter de se forcer à trouver quelque chose de mieux en utilisant ses vrais atouts : sa voix et son physique. Seulement, le lendemain, on n’a même plus la force de se battre. On baisse la tête comme on ne l’a jamais fait auparavant et on avance. Heureusement certaines personnes sont là et vous remontent le moral rien que par leur présence. C’est le cas de Tyler. Il est là et rien que sa présence est réconfortante. Elle serre cette main dans la sienne comme une bouée de sauvetage, en caressant machinalement le dos du pouce. Il la guide, elle le suit aveuglément. Elle le suivrait partout comme un petit chien. Un coin sombre. Il pourrait se passer n’importe quoi. Mais non, elle s’adosse au mur et le laisse approcher. Si près de son oreille, elle sent le souffle chaud du jeune homme sur sa nuque. Un souffle de paradis ? Peut-être pas à ce point mais cette sensation est très loin d’être désagréable. Il lui dit d’attendre deux minutes, qu’il revient tout de suite. Elle incline légèrement la tête et leurs fronts se touchent. Elle murmure, presque contre ses lèvres.
    « Promis, je ne ferais succomber que toi, ce soir. »
Tendant la tête, elle voudrait attraper ses lèvres. Juste y goûter quelques secondes. Pas très longtemps, juste assez pour se satisfaire. Pour le plaisir de sentir ses lèvres chaudes contre sa peau constamment glacée. Seulement voilà, il est parti trop vite, s’est échappé de son emprise. Elle fait un pas en avant dans l’intention de le rattraper mais se souvient au dernier moment de ses paroles. Ne pas bouger, l’attendre là. Piétinant un peu trop à son goût, elle retire ses hauts talons et perd immédiatement plus de dix centimètres de hauteur. Elle garde les chaussures dans une main et se penche légèrement en avant pour pouvoir observer Tyler, dissimulée presque entièrement par le coin du mur. Il semble en pleine discussion avec le barman. Au plus ils parlent, au plus le barman semble irrité mais Tyler n’est pas déstabilisé. Sauf peut-être à la fin. Justement la chanson diffusée dans la salle des fêtes touchent à sa fin et c’est un brouhaha constant. Mais étrangement, sa voix perce à travers ce brouhaha.
    « Parle pas d'elle comme ça, sale pervers, ou je te scalpe à coup de capsules de bière ! »
En l’entendant, elle éclate de rire, ne se doutant pas un seul instant qu’il parle d’elle. Dans sa tête, ils doivent parler d’une autre fille. D’une conquête en commun, une fille qu’ils ont dû se partager. Scalper quelqu’un à coups de capsules de bière, ce n’est pas vraiment une menace. Surtout une blague entre eux. Sans aucun doute. Après avoir cherché quelques secondes dans un tiroir du bar, le barman lance quelque chose à Tyler mais la jeune femme est trop loin pour voir ce que c’est. Quand elle le voit se détourner du bar, elle s’écarte et se plaque contre le mur avec un grand sourire contenu aux lèvres. Une adolescente de quinze ans amoureuse, une adolescente qui a le cœur qui bat à chaque fois qu’elle voit le garçon sur lequel elle a craqué. Le temps de retrouver un sourire assuré et mutin, cet éternel sourire qu’elle porte toujours aux lèvres, elle se retourne pour accueillir Tyler comme elle a appris à le faire. Il passe un bras autour de ses épaules et quand elle le sent se rapprocher, elle veut tourner la tête pour réussir à atteindre ses lèvres mais trop tard, les lèvres brûlantes du garçon se sont déjà posées sur sa joue, au coin de ses lèvres. Dommage mais ça n’est peut-être pas plus mal. Le meilleur pour la fin, quand ils ne seront que tous les deux.
    « Devine quoi ? Le barman va s'arranger pour que le client s'en aille comme ça, on le croisera plus. Et le bonus, c'est que j'ai pu m'arranger pour que la salle à l'étage nous soit réservée, rien que pour toi et moi. »
    « Oh… Je ne savais pas qu’il y avait une salle à l’étage. Et… on sera tous seuls… Intéressant. »
Une confiance aveugle. C'est ce qu'elle lui accorde. Elle prend sa main sans le quitter des yeux. Il pourrait la guider vers un carton dans lequel il l'enfermerait pour l'expédier tout droit en Antarctique, elle ne rechignerait pas le moins du monde. Tout doucement, elle prend la main posée sur son épaule dans la sienne et sourit doucement. Un sourire différent du seul qu'elle ose lui montrer, un sourire qu'elle ne s'autorise que quand elle est sûre que ni lui ni personne ne la verra. Elle le suit docilement dans des escaliers en colimaçon très étroits jusqu'à une petite porte en bois noir qu'il ouvre à l'aide d'une clé. C'est à ce moment-là qu'elle comprend ce que lui a envoyé le barman tout à l'heure quand elle les observait. Il s'écarte en se plaquant contre le mur et l'invite à entrer en prenant l'accent britannique. Elle lui répond avec des relents d'accent écossais, souvenirs des origines de sa mère.
    « Merci, très cher. »
Sixtine n'était jamais entrée dans cette pièce. Elle n'en connaissait même pas l'existence avant aujourd'hui, avant ce soir. Elle est entièrement décorée dans les tons rouges et noirs. Les murs, la moquette et le plafond sont entièrement peints ou recouverts de rouge entêtant, un rouge passionné qui donne l'impression de pénétrer dans un coccon. Quant aux meubles, ils sont tous en bois laqués. Merveilleux. Sixtine a de petites étoiles qui dansent dans ses yeux. La porte claque tout doucement. A ce moment-là, la jeune blondie se retourne et saute au cou de son ami, n'hésitant pas cette fois à l'embrasser à pleine bouche.
    « Merci, merci mille fois, Tyler ! Tu n'imagines pas à quel point ça me fait plaisir. Merci... »
Quand elle parle, ce sont de petites larmes qui perlent aux coins de ses yeux mais des larmes de joie et de soulagement.
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