Il faisait sombre et la plage était vide. Il ne faisait pas si beau que ça et pourtant j'étais là, les pieds enfoncés dans le sable. J'étais bien là, même si mes cheveux venaient d'être mouillés par une averse imprévue et que j'étais désormais trempée de la tête jusqu'aux pieds. J'allais mal, c'était l'un des jours où ma maladie me pompait toute mon énergie et où ma seule envie était de pleurer dans pouvoir m'arrêter. J'étais donc là, assise, les genoux contre moi, mon menton posait dessus. Je ferme les yeux et me laisse bercé par les bruits des vagues, m'allongeant pour finir complètement affalée face à la mer aux vagues agitées et à l'odeur salée qu'elles apportaient. J'avais envie de voir quelqu'un mais je ne savais pas qui, je ne connaissais presque personne ici, je n'avais surtout pas envie de voir ses stupides belles filles qui se prennent pour les reines, j'avais juste envie d'une personne qui pourrait simplement me tenir dans ses bras et me dire que tout ira bien. J'avais besoin de quelqu'un. J'attrapais mon téléphone et parcourais rapidement mon répertoire pour m'arrêter sur le nom de Kalvin.

Code:

Hey Kalvin, c'est Ambroise.
Je suis à la plage, rejoins moi s'il te plait, j'ai besoin de toi...
A.

Je retirais en suite mes vêtements pour aller me faufiler entre les vagues dans l'eau froide mais pourtant agréable. Je m'asseyais dans le banc de sable juste devant, les pieds dans l'eau, le regard perdu vers l'horizon. Je priais tout simplement pour que Kalvin est mon message et qu'il vienne le plus vite possible pour que j'ai un minimum de réconfort. Mon Kalvin, mon protecteur et avant tout, l'un de mes meilleurs amis.

On peut aller bien comme on peut aller mal. Cela dépend du jour et de notre manière de penser ce jour là. Si on se retrouve ouvert au monde, en étant joyeux, on va bien et notre sourire est vrai et pas un sourire que l’on fait uniquement pour faire croire aux gens que l’on va bien alors que ce n’est pas du tout le cas. Il y a une large différence entre les deux même si beaucoup de gens sont plutôt expert pour les faire que pour les devinés. Ils sont si innocents que n’importe qui tombe dans le panneau. Un beau sourire même douloureux reste un beau sourire. Et puis on dit souvent que les gens tristes ont les plus beaux sourires, pourquoi ce serait faux après tout ? Mon sourire serait donc l’un des plus beaux jamais vu ? Quand on capte la triste au fond de mon cœur, on comprend vite que mon sourire n’est pas réellement joyeux la plupart du temps mais plutôt triste et faux. La maladie est surement l’une des pires choses qui m’ai été donné de vivre, savoir que notre vie se terminera plus vite que la moyenne fait peur mais ce qui fait le plus peur, ce sont les effets nocifs que ce virus aura sur nous, autant physiquement que mentalement. Qui sait, je pourrais péter un plomb d’une minute à l’autre sans que personne ne s’y attende…

Je laissais l’air marin venir me caresser la peau que j’avais dénudée un peu plus tôt pour rester uniquement en sous-vêtements. Mon soutien-gorge était gorgé d’eau et malheureusement, j’allais devoir l’essorer puis le faire sécher un nombre in-considérable de fois pour qu’il soit totalement sec. Je restais donc là, assise dans l’eau, telle une âme en peine, totalement seule. J’attendais Kalvin et j’espérais de tout cœur que mon SMS l’avait fait réagir. J’entais le vibreur de mon téléphone et je m’empressais de sortir de l’eau pour pouvoir lire le message. Son message d’ailleurs, sa réponse. Je frissonnais, j’avais froid et pourtant, je n’avais rien pour me sécher, quelle idée d’aller se baigner quoi !

Ma chérie, je suis là. Est ce que ça va ?

Je me retournais rapidement et voyais mon Kalvin qui arrivait, tout sourire. Je m’approchais de lui en courant et le prenait dans mes bras puis finalement, le lâchant rapidement me rappelant que j’étais complètement mouillée et à moitié nue qui plus est. Certes Kalvin aimait les hommes, mais une partie de lui aimer toujours un peu les femmes, je le savais, il me l’avait dit un jour.

« Excuses moi petit ange, je t’ai tout mouillé, j’avais oublié que j’étais aller me baigner juste avant… »

Je lui faisais un bisou sur la joue.

« Et si ca va ? Pas vraiment, mais on fait aller… »

Et un sourire triste, un .

Je me pressais contre lui, frissonnante alors que la brise du soir caresse ma peau. Des goutes d'eaux roulent encore dans mon dos, s'écrasant sur le sol une fois tout mon corps traversé. Je voyais bien sa gêne dans mon étreinte, c'est pourquoi je le lâchais lentement et je croisais mes bras sur ma poitrine. Pas de soucis, je suis légèrement gêné là, j'vois une fille toute nue pour la première fois de ma vie mais bon pas grave ... Je riais légèrement avant de m'assoir à ses côtés. Kalvin était bisexuel mais tout le monde savait qu'il préférait largement les hommes que les femmes, choix que je respectais complètement, moi même étant bisexuelle, je comprenais qu'il préfère les hommes. Bien que les femmes avaient leur place dans mon lit, mais un peu moins.

Que se passe t il ? Ton message ... Il m'a fait peur sérieux, j'me suis demandé ce qu'il pouvait bien se passé alors je suis arrivé à toute allure, même Sonic il aurait pas été plus vite ... Je me mis à rire avant de poser ma tête contre son épaule. Kalvin était vraiment adorable, surement le mec le plus adorable qu'il m'était donné de voir, étrange peut-être? « Rien, une baisse de moral et de santé, c'est rien et puis je me sentais seule et tu es la seule personne que j'avais envie de voir... » Je lui faisais un petit sourire avant de fermer les yeux en frissonnant. Tiens, ça pourrait être utile pour te sécher. Je souriais une fois de plus et m'enroulais dans la serviette qu'il me proposait. Je me serrais doucement contre Kalvin une fois chose faite. « Merci, j'avais froid... »

Je serais toujours là moi ... Tu le sais ma puce, ta maladie, elle me rend triste, vraiment, je sais que je ne peux rien faire moi. Mais tu auras toujours mon soutient moral. J'esquissais un pauvre sourire. Il était si bon, si gentil avec moi, alors que rien ne le retenait à mes côtés, rien ne l'empêcher de rester à souffrir avec moi. Je ne voulais pas qu'il soit mal le jour où nous devrions nous séparer, je n'avais pas envie de voir, d'une manière où d'une autre, la tristesse de ma perte sur son adorable visage. C'était l'un des rares garçons que j'appréciais et que j'aimais à avoir près de moi. Il passa son bras autour de moi et je me blottissais dans ses bras, nichant ma tête dans le creux de son cou, respirant doucement son odeur légèrement fruité. « Merci Kalvin... »

Je restais ainsi, tout contre lui, quelques minutes. Puis je me levais et balançais la serviette sur mes affaires, je me tournais vers Kalvin, attrapais sa main et lui souriais. Une envie venait de me prendre, l'envie de retourner à l'eau où j'étais allé un peu plus tôt dans la soirée, avant que Kalvin arrive après mon message. « Allez viens, on va à l'eau, un bain de minuit, ça te tentes pas? » Mon ton se voulait joyeux et enjoué, je voulais qu'il voit que j'allais bien, que je ne me laissais pas affaiblir par ma maladie sans me battre contre elle. Je lui souriais, sautillant sur place, impatience d'aller dans l'eau. Et puis, si il ne voulait pas, il n'aurait pas le choix...